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Il me semble parfois que les perceptions de mon corps sont simplement destinées à me permettre de le diriger à la surface de la Terre, qu’elles sont adaptées à une bande de fréquences vibratoires correspondant à son degré de matérialité.

 

Que l’apparence que prend la Création à travers ces perceptions, ce que nous appelons l’Univers, n’est en fait qu’un point de vue très limité voire illusoire sur sa Réalité.

 

Lorsque j’explore l’idée d’être cette conscience qui habite mon corps, il me paraît probable d’être potentiellement capable d’intégrer d’autres degrés de matérialité, je pressens des possibilités de percevoir et d’expérimenter d’autres univers, d’autres aspects de la Création.

 

Dans ce sens, s’il était possible d’atteindre l’immatérialité totale, serait-il aussi possible de contempler l’Univers dans son intégralité, dans son état primordial d’Unité immuable : ce qu’il me semble juste d’appeler La Création ?

 

Ma capacité à identifier la nature essentiellement illusoire de ce monde, pourtant bien réel relativement à mon corps, et à m’identifier à moi-même, dépendrait-elle alors de mon aptitude à intégrer d’autres niveaux de matérialité ?

 

Cet aspect de la Création que je nomme l’Univers aurait-il une origine causale : il m’apparaît car j’ai intégré ce niveau de matérialité ?

 

Ma volonté de lui attribuer une origine temporelle découlerait-elle du fait que je cherche à le comprendre à travers une axiomatique définie relativement à des perceptions corporelles : La couleur, les formes définies dans l’espace et le temps seraient-ils des moyens de différenciation propres à des niveaux de matérialité voisins de celui de mon corps ?

 

Cette attitude me conduirait-elle fatalement à inventer un univers illusoire compatible avec cette axiomatique ou à le déclarer inconnaissable, alors qu’il me faudrait reconsidérer la pré-définition du Réel contenue dans cette axiomatique ?

 

La généralisation et le prolongement logique de cette inversion amèneraient-ils systématiquement la perte collective et uniforme du sens du Réel ?

 

Car si la Logique appliquée à de fausses données conduit à l’aberration, la création de fausses données destinées à corriger l’aberration pré-établie ne génère-t-elle pas une suite sans fin qui nous enfonce toujours plus profondément dans la complexité labyrinthique de l’absurde, dans la dislocation et le règne de l’arbitraire ?

L’idée d’un infini linéaire contiendrait-elle l’idéal de l’expansion sans fin ?

 

Le système monétaire induirait-il, par nature, une dynamique infiniment expansive comme condition d’un équilibre illusoire et fuyant ?

Occulteraient-ils, entre autres choses, l’urgence du problème primordial et exponentiel de la surpopulation et de ses conséquences dramatiques sur l’environnement et la qualité de la Vie ?

 

Serait-il moins illusoire de considérer la Création, à partir de ce niveau de matérialité comme un processus constant auquel nous participons plus ou moins opportunément à travers le présent, plutôt que comme une action passée, Divine ou non ?

Les grandes épreuves de la vie peuvent parfois nous projeter bien au-delà de nous-mêmes…

Lorsque l’on en revient, rien ne peut plus être comme avant, on a changé de référentiel…

Alors, on n’a plus le choix, il faut comprendre…

Reconsidérer entièrement son point de vue sur la vie.

 

On a besoin de Silence et de Paix…

La Nature devient un refuge où l’on se ressource auprès de douces merveilles qu’elle accepte parfois de nous dévoiler…

 

Mais la croissance insidieuse et exponentielle de la masse démesurée des hommes ronge et souille ce qui reste de son corps Sacré, comme ce qui reste de joie de vivre, de libertés, d’intégrité et de dignité humaines…

 

Ce point d’équilibre en lequel la polarité s’inverse, la progression de venant régression, l’expansion passant de constructive à destructive, l’intellect, de libérateur à oppresseur, le cœur, d’enthousiaste à réprobateur…semble nous échapper totalement.

 

Je crains que des vulgarisations successives du Savoir destinées à justifier des pratiques séculaires culturellement intégrées n’aient altéré les fondements sur lesquels construit la logique…

 

Je crains, qu’hypnotisés par un savoir érodé et corrompu par le temps, nous ayons simplifié et perdu la notion juste de l’Infini, bien que le symbole ait partiellement perduré…

Et que nous soyons piégés dans le labyrinthe de l’ordre falsifié qui en résulte, sur le plan de la pensée comme sur celui de la matière…

 

Il me semble que réside ici la source de l’essentiel de nos souffrances, de notre incapacité à accorder l’individuel et le collectif, à déterminer le lien réel entre l’élémentaire et le global.

 

Je crois que vient le temps de dénouer véritablement le mystère des nombres, d’en découvrir l’agencement Naturel, l’articulation juste, en résonnance avec l’édifice du Savoir tel qu’il se révèle là où réalité, vérité et éternité se confondent en une unité intégrale absolument cohérente…

 

Bien sûr, la Musique, quel que soit son degré d’accomplissement, ne peut qu’évoque l’Harmonie et la Pureté qui règnent là-bas, mais par nature, elle invite à approcher ce qu’elle évoque, et peut donc aider à trouver en nous ce point d’équilibre vers lequel il faudrait toujours tendre jusqu’à atteindre une possible porte de sortie…

 

La solitude est parfois lourde à porter, mais c’est peut-être l’inévitable lot du combat pour la lucidité…Un piano est alors un fidèle compagnon…A travers lui, on cherche des échos de vérité et de bonheur simple, sans doute aussi ses semblables,

Mais quoiqu’il en soit, quoiqu’il arrive, de la Contemplation de toute la Beauté du Monde, renaîtront toujours l’Espoir et le Sens de la Vie…

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